Le 15 janvier 2025, Gaia, le satellite lancé il y a 12 ans par l’Agence spatiale européenne a transmis sa dernière donnée. Plus de 10 années de données sont encore à traiter par les astronomes européens pour connaitre davantage l’histoire de notre Voie Lactée.
Envoyé il y a maintenant plus de 10 ans, le 19 décembre 2013, Gaia, le satellite de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), a lâché son dernier « souffle » le 15 janvier 2025. Aussi surnommé le « mètre » de la Galaxie ou l’arpenteur du ciel, ce satellite avait une mission ambitieuse que l’on pourrait qualifier « d’existentielle », à savoir cartographier en 3 dimensions une partie de notre galaxie, pour in fine permettre aux astronomes de mieux comprendre la formation, la structure et l’histoire de notre Galaxie, la Voie Lactée. Après avoir transmis sa dernière donnée en ce début d’année 2025, Gaia va être éteint officiellement d’ici mars 2025 pour errer ensuite dans la Galaxie à tout jamais.
L’œil de la Voie Lactée
Gaia était équipé d’un matériel scientifique de pointe : deux télescopes optiques, capables d’observer avec une extrême précision [1] la position des corps célestes, ainsi que plusieurs instruments pour recueillir des données sur les propriétés de ces derniers (température, masse, âge, vitesse, etc.). Jusqu’ici le satellite avait observé pas moins d’1,8 milliards d’étoiles, une quantité de données colossale. En outre, pour les équipes du CNES (Centre national d’études spatiales), l’une de ses découvertes majeures fut celle de BH3 (Black Hole 3) le 16 avril 2024. « C’est le troisième trou noir détecté par Gaia, puisqu’il s’agit d’une classe de trous noirs qui n’avait jamais été observée jusqu’à maintenant dans notre Galaxie » s’enthousiasme un scientifique du CNES.
Le travail ne s’arrête pas là
Bien que l’activité de Gaia s’arrête ici, ce n’est pas le cas des quelques 450 ingénieurs et chercheurs en astronomie travaillant sur le projet à travers l’Europe. En effet, plus de 15 ans de données restent à traiter par le consortium DPAC (Data Processing and Analysis Consortium), auquel appartiennent notamment le CNRS et le CNES. Les équipes de ce dernier permettent, entre autres, de rendre exploitables les données brutes récoltées par Gaia.
D’ici 2026, le 4ème catalogue de la mission Gaia sera publié. Grâce à celui-ci, les scientifiques du monde entier « vont pouvoir aller chercher pour une étoile donnée ou pour un astre donné toute son évolution temporelle. » détaille un scientifique du CNES •
[1] 7 microsecondes d’arc (une seconde d’arc équivaut à 1/3600e de degré).
Rédigé par François Terminet.
Image : Vue d’artiste du télescope spatial Gaia © ESA/DUCROS David, 2013